[Moss-Racusin2012] Moss-Racusin, Corinne A., John F. Dovidio, Victoria L. Brescoll, Mark J. Graham, and Jo Handelsman. “Science faculty's subtle gender biases favor male students.” Proceedings of the National Academy of Sciences 109, no. 41 (2012): 16474-16479.
[Le texte ci-dessous est largement repris de la présentation de Pascal Huguet]
Cette étude a été réalisée dans 6 universités intensives en recherche aux Etats-Unis et a inclus 127 participant·es chercheuses et chercheurs en biologie, chimie et physique. Ils et elles devaient évaluer la candidature (fictive) d'un étudiant ou une étudiante de master pour un recrutement au sein du laboratoire à un poste de « management » visant à développer un programme de mentorat auprès des étudiant·es de premier cycle en sciences.
Pour cette évaluation, les CV fournis pour la candidate et le candidat étaient strictement identiques, à l'exception du prénom : féminin (Jennifer) ou masculin (John). Une moitié aléatoire des évaluateurs examinaient le CV avec le prénom féminin, l'autre moitié celle avec le prénom masculin.
Résultats
En dépit de l'utilisation d'un CV strictement identique à l'exception du prénom, les résultats montrent des évaluations de compétence plus favorables à John qu'à Jennifer, John est aussi doté d'un potentiel d'évolution supérieur à celui de Jennifer, et les participants attribuent à John un salaire annuel en moyenne supérieur de $3500/an à celui qu'ils attribuent à Jennifer.
Il apparaît aussi que les jugements sur la compétence jouent bien un rôle causal dans la décision de recruter John plutôt que Jennifer, alors que les compétences affichées dans le CV sont exactement les mêmes.
Autre résultat important : le genre de l'évaluateur ou évaluatrice n'a pas d'effet sur les résultats, les hommes et les femmes montrant donc les mêmes biais de genre dans l'évaluation des CV.
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